Le traitement dépendra fortement du stade d'avancement de la péri-implantite. Plus la résorption est importante, plus la surface rugueuse est externe aux tissus osseux, plus faibles seront les chances de réussite du traitement implantaire. Le remplacement de l'implant dentaire sera souvent la solution privilégiée.
Débridement local
L'implant doit être nettoyé à l'aide d'instruments doux tels que le polissage à l'aide d'une cupule et d'une pâte en caoutchouc, de la soie dentaire, de brosses interdentaires ou à l'aide d'instruments de détartrage en plastique. En effet les détartreurs métalliques et à ultrasons peuvent rendre rugueux la surface de l'implant et augmenter l'accroche des bactéries.
L'étude de Karring & All a démontré que le débridement sous-muqueux, réalisé à l'aide d'un dispositif à ultrasons ou de curettes en fibre de carbone, n'est pas suffisant pour décontaminer la surface des implants avec des poches péri-implantaires de plus de 5 mm quand la surface rugueuse de l'implant est déjà apparente. Il semble donc que le débridement mécanique ou par ultrasons seul peut être une solution uniquement pour les péri-implantites au stade primaire.
Décontamination de la surface de l'implant
Quatre méthodes de décontamination de la surface des implants ont été comparées sur des singes cobayes :
- Technique abrasive à la poudre d'air suivie d'une application d'acide citrique
- Technique abrasive à la poudre d'air
- Une gaze trempée dans une solution saline suivie d'une application d'acide citrique
- Une gaze imprégnée alternativement de chlorhexidine à 0,1% et de sérum physiologique
Les résultats de cette étude n'ont révélé aucune différence significative entre les méthodes utilisées. Les résultats d'une étude in vitro associant photosensibilisation à la solution de bleu de toluidine et irradiation laser douce ont indiqué qu'il était possible d'éliminer les bactéries de différentes surfaces de titane sans modification de la surface de l'implant.
Le traitement non chirurgical des lésions de péri-implantite à l'aide d'un laser dopé à l'erbium a montré des résultats satisfaisants un mois après le traitement. Selon Schwarz et al.
Traitement anti-infectieux
Des études concernant la présence d'agents pathogènes sont indispensables pour prendre une décision sur l'administration d'antibiotiques. Bien que la composition du composant microbien sous-gingival soit importante pour le choix du médicament, les profils d'administration orale sont également importants pour décider si un antibiotique doit être administré localement ou par voie orale. Pour prendre cette décision le clinicien doit examiner l'état parodontal des dents résiduelles.
L'étude de Schwarz a montré que le traitement de l'infection péri-implantaire par débridement mécanique avec des curettes en plastique associé à un traitement antiseptique (chlorhexidine à 0,2%) pouvait conduire à des améliorations statistiquement significatives des saignements après 6 mois. Une étude de Renvert a démontré que l'ajout d'un traitement antiseptique au débridement mécanique ne conférait pas d'avantages supplémentaires si les lésions péri-implantaires était supérieures à 4 mm. Les patients souffrant de problèmes péri-implantaires localisés, en l'absence d'autres infections peuvent être candidats à une application locale d'antibiotiques par l'insertion de fibres de tétracycline pendant 10 jours.
Si la péri-implantite est présente sur plusieurs zones ou si elle est associée à une parodontite, une collecte microbiologique doit être réalisée et des antibiotiques administrés par voie systémique. Le Prof. Lang et ses collaborateurs recommandent : Ornidazole systémique 500 mg par jour pendant 10 jours ou 250 mg de métronidazole par jour pendant 10 jours ou une association quotidienne de métronidazole 500 mg et d'amoxicilline 375 mg par 10 jours.
Technique chirurgicale
Le traitement chirurgical est en général limité aux implants placés sur des zones non esthétiques. La technique du lambeau chirurgical aide au débridement complet et à la décontamination de l'implant touché par la péri-implantite. Le traitement chirurgical est réalisé en utilisant des greffes osseuses autogènes + membranes ou des membranes seules ou encore des greffes osseuses autogènes seules.
Cependant, l'emploi de membranes poreuses peut entraîner une pénétration bactérienne et mener à une infection. À ce jour, aucun essai clinique contrôlé par un organisme viable n'est disponible sur l'utilisation de la chirurgie du lambeau d'accès seul (débridement du lambeau ouvert) pour le traitement de la péri-implantite.
Remplacement d'un implant dentaire après un rejet
La perte ou le rejet d'un implant dentaire a des conséquences graves sur le volume osseux présent sur l'os maxillaire. En effet, non seulement la péri-implantite aura eu pour conséquence une fonte des tissus osseux mais le volume de l'implant dentaire (traditionnel) lui-même est conséquent. Aussi, il est nécessaire de comprendre les causes de la péri implantite. Si ces dernières ne sont pas précisément établies, le remplacement de l'implant dentaire par le même type d'implant dentaire présentera les mêmes risques voir des risques encore plus élevés puisque dans bons nombres de cas, une greffe osseuse ou un sinus lift aura été nécessaire.
Remplacement immédiat avec l'implant basal BAx
L'implantologie basale permet de traiter les patients ayant subi un rejet ou perte d'implant dentaire. Avec l'implant dentaire basal, le risque de rejet est proche du 0. On peut ainsi en une seule étape, retirer les implants dentaires traditionnels atteints de péri-implantite et les remplacer directement par un implant basal BAx, BCS, BOI et KOS (implant stratégique). Grâce à sa structure en titane ultra lisse, et sa rétention mécanique, le risque de rejet est quasi inexistant et il n'est pas nécessaire de réaliser une greffe osseuse.